Ce problème qui risque de changer la pêche pour toujours …


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"Combien y a-t-il de lacs dans les Pyrénées? Qui les a tous vus ?" H. RUSSELL

Bonjour

Merci pahu pour les images. Mais ce problème ne risque pas de changer la pêche, il vala changer.
Ce qui il y a de plus terrible, c'est que nous nous sommes tellement éloignés de la nature depuis plus de 60 ans, que certains avaient oublié que l'eau et sa qualité sont un facteur essentiel. Il faudra également que les piscicultures s'élèvent en altitude, vous connaissez l'histoire du poissonnier qui jetaient des glaçons dans ses bassins ?
A ce niveau, ce n'est plus de pêche qu'il faut parler, mais une fois de plus, du milieu. J'ai toujours entendu nos anciens, nés en bordure d'un torrent, nous dire :
"Vous voyez la frayère en bas du village ? Le jour où vous n'y verrez plus une seule truite en novembre, alors l'homme ira à sa perte. Car la truite est un formidable indicateur de la qualité de l'eau, et en cela même, de nos vies."
Plus de 50 ans plus tard, ces mots alors en occitan raisonnent encore dans ma tête. Je pensais que les vioques devenaient gâteux, et que ce genre de cauchemar ne pourrait jamais exister...
Nous y sommes.
Et je ne pense pas qu'avancer l'ouverture des lacs d'un mois va résoudre le problème.
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Jeff
Dame fario : Si tu ne finis pas dans les temps, tu finiras dans le lac.

Je ne vais pas jusqu'au bout
On ne devient pas des militants de la PMA, on va se régaler avec des carpes et des black-bass

Clientélisme, on ouvre plus tôt Il ne faut surtout pas perdre des ventes de cartes...

On sent pourquoi on a aucune aide de la FNPF quand on s'attaque aux pollueurs, réchauffeurs... etc.
On a même eu dans notre département du Finistère un président qui ne voulait pas qu'on évoque en AG les pollutions...

Revenons au réchauffement... "On" ne peut rien faire... FACILE

Une partie de nos eaux, du moins en Bretagne, est utilisée pour l'eau potable (en Bretagne, il y a peu de grosses nappes phréatiques, tout ou presque circule en surface dans des quantités de ruisseaux qui aboutissent à de petits fleuves côtiers.

Le fleuve que je connais le mieux est l'Elorn dont les eaux en été 2022 ont alimenté jusqu'à 370 000 habitants du Finistère. Dans le bas du fleuve, l'eau a atteint plusieurs fois 22°. Pourquoi ? Les débits minimum biologique n'ont pas été respectés avec la bénédiction du préfet alors qu'une partie des eaux de l'Elorn via les interconnections d'eau potable partent vers le Nord (Saint-Pol-de-Léon - Roscoff) du fait de la fermeture de captages liée à des pollutions (lisier de porc du côté de Plouvorn) où un captage sur l'Horn est fermé depuis 2009 Vous avez bien lu 2009 deux autres ont aussi été fermés en 2022 pour des pollutions... c'est donc de l'eau de l'Elorn qui a été prélevée... pareil plusieurs fois par an vers l'Ouest où ce sont les Abers qui sont pourris : élevages porcins, laiteries, méthaniseurs... et là aussi, c'est de l'eau de l'Elorn qui part...

Sans ces pollutions, quelle aurait été la température de l'Elorn aval Elle ne serait sans doute pas montée autant. En grattant, il y a peut être moyen de sauver quelques habitats, pas tous car le pb est global mais en se battant autrement qu'en acceptant, il y a des améliorations à attendre et pas que des mesures de type ouverture anticipée et la carpe et e black bass s'est super...

Réchauffement climatique... Vive les élevages industriels Nous avons eu des cas de lactoccocose, une bactérie mortelle d'abord dans un élevage de l'Horn, cours d'eau pourris évoqué supra mais qualité suffisante pour les TAC des pisci industrielles... Cette bactérie très contagieuse est arrivée dans les autres élevages de l'Elorn et même dans une pisciculture de l'INRAE au pied du barrage du Drennec... Elle ne se développe uniquement au dessus de 15°. Il parait que les élevages espagnols et italiens seraient tous touchés depuis longtemps.. chez nous, çà arrive

Dans le Drennec, les farios sont en gestion patrimoniale, aucune remise depuis une quinzaine d'années, sinon, uniquement de souche Mougau, un des deux cours d'eau avec l'Elorn qui alimente le lac du Drennec. Elles sont, bien qu'en no-kill depuis plusiers années, en train de disparaître avec des pics de température en surface de 30°. Cette souche permettait d'avoir des poissons records : 5,2 kg et 4,7 kg pour les plus grosses captures connues... Alors qu'au début su siècle, on en capturait et relâchait dans un piège plus de 1000 qui remontaient du lac, il n'y en avait cette année seulement 9 de remontées. çà sent la fin et avec la lactococcose, impossible de lâcher des arcs qui, sécurité oblige, doivent venir uniquement de la pisci de l'INRAE au pied du lac...

Les saumons, c'est la catas, j'ai arrêté de les pêcher il y a sept ans... D'autres s'acharnent sur les derniers... avec la bénédiction de l'INRAE et des instances officielles...

Nous exploitons sur la basse Elorn un système de vidéo comptage depuis 2007. La fourchette des montaisons s'établissait entre 500 et 1500 saumons. Après une tendance à la baisse, nous étions à 320 (autour) ces deux dernières années et seulement 246 cette année...

Fin des années 90 début 2 000, à la mouche, il m'arrivait de capturer 25 truites au coup du soir, ici toutes sauvages, pas une de remise depuis les années 70 Des précurseurs à l'époque C'est aujourd'hui impossible et de plus, moins de grosses... de toute façon, la pêche à la mouche au moins en sèche, c'est presque fini, il n'y a plus d'insectes aquatiques...

Tu le dis Jeff : "Nous y sommes !" ce qui évoque pour moi l'adage de l'APPSB*, canal historique d'Eau et Rivières de Bretagne : "Quand le poisson meurt l'homme est menacé".

On ne mourra pas sans combattre... Notre modeste AAPPMA a en cours 7 affaires en justice, parfois au TA où on attaque du lourd, du très lourd... (trop tôt pour annoncer) mais surtout pour des pollutions au lisier de porcs ou par des méthaniseurs...

Je sais, il ne faut pas rêver, mais tel Don Quichote contre les moulins à vent...

*AAPPSB = association pour la protection des salmonidés en Bretagne et Basse Normandie.

Dernière modification par SPO: 14 déc 2023 - 01:11
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On a les poissons qu'on mérite...

La vidéo présente la thermie, une des notions les plus importante dans l'étude des cours d'eau et des poissons ...
Les deux spécialistes de la Fédé du 66 expliquent très bien le problème avec des zones de fraie des salmonidés qui remontent de plus en plus haut dans les cours d'eau ...

Des moyens de surveillance de température sont mis en œuvre sur le terrain …

La pêche risque de changer pour toujours avec le réchauffement des eaux ... et la diminution des débits qui va avec.

Je constate que la durée de pêche des lacs de montagne est allongée de 4 semaines sur tous les départements pyrénéens (ouverture début mai, 3 semaines plutôt, et fermeture plus tardive en octobre).
Je ne suis pas certain que d'accentuer la pression de pêche soit une bonne chose
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"Combien y a-t-il de lacs dans les Pyrénées? Qui les a tous vus ?" H. RUSSELL

Citation :

Je constate que la durée de pêche des lacs de montagne est allongée de 4 semaines sur tous les départements pyrénéens (ouverture début mai, 3 semaines plutôt, et fermeture plus tardive en octobre).
Je ne suis pas certain que d'accentuer la pression de pêche soit une bonne chose

Ce que l'on constate, hélas, c'est que les mentalités n'ont toujours pas changé. La pêche avant tout.
Les lacs dégèlent plus tôt ? Et bien, on ouvre plus tôt.
Les populations de truites vont diminuer ? Rabattons-nous sur la carpe et le black-bassine. Vive la pêche, et le carbone qui plie.
À quand l'étude d'un poisson transgénique capable de vivre dans de l'eau de vaisselle ?

Il est particulièrement triste, autant qu'effrayant, de constater que pendant les dernières 60 années, nous n'avons pensé qu'à la règlementation de la pêche. Quotas, mailles, no kill, interdictions de certaines techniques de pêches, (pas le fouet, hein) alors que nos truites crevaient de la pollution chimique et mécanique de leur milieu. Nous en sommes même jusqu'à aller aux mains dans certaines réunions houleuses, et devant le tribunal (demandez au collectif mouche 31).

In fine, la truite mettra tout le monde d'accord. Lorsque l'on sera obligé de climatiser les piscicultures pour le plus grand bonheur du bilan carbone, nous aurons ce que Gérard a parfaitement écrit, c'est-à-dire "les poissons que l'on mérite".
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Jeff
Dame fario : Si tu ne finis pas dans les temps, tu finiras dans le lac.

La qualité de. l'eau nous impacte aussi bien nous humains que les animaux. Quand on voit les teneurs élevées en nitrate, en pesticides ou autre qui augmente chaque année, on sait qu'on va dans la mauvaise direction . J'espère vraiment qu'il va y avoir un sursaut car là on va droit dans le mur, et ça va faire mal!

Dernière modification par wobaya7599@aseall.com: 17 déc 2023 - 12:24