Et oui, seb pas sur...
Fab64, je comprend ta peine, et j'en ai aussi un peu alors je te dis pourquoi.
J'y suis monté avec le papé pour la 1ere fois en 1976, j'avais 10 ans. Le barrage a été construit + tard, je crois que sa mise en eau c'est faite en 1985 ou 86. Il me reste une vieille carte où le barrage n'est pas indiqué.
L'aston était magnifique au dessus du riète. On y prenait beaucoup de truites comme les dernières qui restent et que tu connais maintenant, mais de 30cm, parfois plus. Il y avait un refuge non gardé. A la place du lac, la rivière était très large, formant des plages et des méandres difficiles à pécher et superbes. Comme pour le soulcem, les berges étaient creuses, et abritaient des farios très agressives qui se jetaient sur le vers comme la vérole sur le bas clergé.
C'est dans ce courant uniforme, peu prononcé du pla de laparan que j'ai appris que la pêche au toc ne se résumait pas à poser son appât derrière un gros caillou, mais que l'on pouvait en tenant la canne haute, le laisser filer dans le courant sur plus de 10m.
La gaule du papé était longue, lourde, dure, (mamie me l'a confirmé) le moulinet calor pesait une tonne pour moi, j'avais beaucoup de mal à trouver la bonne plombée et je m'appliquais à suivre le repaire en raphia le long de l'onde claire du mieux que je pouvais...
Le papé m'expliquait, et de temps en temps m'enguelait en occitan quand l'hameçon s'accrochait dans les cailloux car j'avais trop raclé le fond, ou bien quand j'enfilais mal le vers, me disant que la truite n'aimait ni le pâté, ni la bouse. Quand je plombais trop, il me demandait si je voulais les assommer, et quand c’était le contraire, que nous ne pêchions pas le poisson volant ! Quand le raphia était sous l’eau, c’était un sous-marin, et lorsque il dépassait la surface de + de 20cm, c’était un épouvantail volant…
J’ai connu sur cette rivière des moments extraordinaires. Depuis, le barrage c’est construit, le travaux ont commencé en 1982. Il reste la souche au dessus. Les truites en aval sont parties, avec le papé qui n’aurait pas été content de voir ça.
Je n’ai aucune aigreur, mais dès qu’on me parle de l’aston et de ses truites, simplement un peu mélancolie lorsque je constate ce que c’est devenu.
Je suis très heureux que tu aies pu connaître cette souche, et l’apprécier à sa juste valeur.
Fab64, tu as trouvé les farios difficiles à prendre ?
Je suis certain que si ça n’avait pas été le cas, tu aurais moins apprécié… et puis tu y reviendras ?!
Amicalement,
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Jeff
Dame fario : Si tu ne finis pas dans les temps, tu finiras dans le lac.