avez-vous lu dans votre jeunesse le roman de renard, vous savez goupil et ysengrin le loup, eh bien je vais vous en raconter une bien bonne.
un dimanche soir, avec mon fils de 11 ans, on décide de monter pêcher la
jasse de Brouquenat (Siguer pour ceux qui ne connaissent pas). L'orage gronde et nous tombe dessus mais qu'importe. En chemin? nous croisons le berger qui redescend son troupeau et nous averti que le gros ours, celui de 300 kg qui a provoqué la mort des 160 brebis de l'Aston a été vu sur un versant assis au milieu des brebis et qu'un autre plus petit se balade sur l'autre versant. Il a eu quelques "approches" mais ses patous ont averti du danger. bref, ne laissez pas trop traîner de bouffe... en conseil. On s'installe près du petit lac à côté de la
jasse, on attrappe 2 petites farios, le fiston est content (car dans la journée de dimanche, nous avions rempli les sac de 16 kg de cèpes). La nuit tombe et est bien noire, sans lune. un léger bruissement sur la toile de tente, puis un autre, la tente bouge un peu. Mon fils me demande s'il y a du vent, je lui répond que non. On vient de manger dans la tente et celle-ci "sent" le fromage de chèvre, le saucisson, et le poulet. La tente bouge cette fois plus fort. J'ai oublié de dire que j'ai un chien, un peu costaud, 30 kg, croisé épagneul-labrador, donc avec un flair de chasseur et que celui-ci ronque comme un sonneur. Léger flottement d'angoisse, je "m'arme" de courage, prend la frontale, sort en criant et ... tombe nez à nez avec un renard magnifique à la robe trés claire. A ma vue, il s'éloigne un peu, j'appelle le fils pour qu'il le voie et se rassure ; les deux yeux brillant se balladent dans la nuit à la lumière de la frontale. rassuré, on se recouche. 5 mn après, la tente est à nouveau secouée, ressortie avec la frontale, même renard, à 3 m. Cette fois je lui jette des batons et des cailloux, un brin agacé.(le chien n'a toujours pas réagi : il dort comme un sonneur). L e manège se reproduit une 3ème fois, je planque les restes de bouffe dans plusieurs sacs afin que l'odeur disparaisse et je chauffe le chien pour qu'il fasse son travail : cavalcade dans la nuit, le chien aux trousses du renard. Après 10 mn, je le rappelle et tout le monde se rendort (que je crois) car cette fois, j'espère qu'il a compris. Un quart d'heure plus tard, un bruissement et des frottements. Je me rappelle que j'ai laissé la musette avec les farios entre le double toit. J'ouvre, passe la main, plus de musette.... cette fois, c'en est trop. Je secoue le chien, ouvre la tente, le renard est là, en face de moi (2 m), la musette entre nous 2 ... Nouvelle cavalcade dans la nuit, le chien revient 20 mn plus tard. S'il n'a pas compris cette fois, je jette quelques os de poulet un peu plus loin et me recouche après avoir rentré la musette dans la tente. Cette fois, le sommeil arrive trés vite et nous n'avons plus d'alerte pour le reste de la nuit. Il n'y a pas de morale, mais amis pêcheurs, déjà que les truites sont un peu rares cette année, si en plus les renards nous les tirent ...
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