vendredi 22 février 2008, mis à jour à 13:50
MONACO
L'avenir de la pêche mondiale menacé, selon l'Onu
AFP
Surexploitation des ressources, changements climatiques, pollution et acidification des océans font peser de lourdes menaces sur l'avenir de la pêche mondiale et pourraient avoir des conséquences graves sur l'alimentation de millions de personnes, selon un rapport de l'Onu publié vendredi à Monaco.

Le rapport, publié à l'occasion d'une session du Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue), brosse pour la première fois un tableau global des nuisances auxquelles est exposé l'environnement marin, en soulignant leur "synergie" et l'amplification attendue de leurs effets dans les prochaines années.

"Il y a trop de bateaux, équipés de trop de technologies, pour prendre trop peu de poissons", résume un expert. Particulièrement visé, le chalutage de fond. Cette technique de pêche, qui se pratique en traînant des chaluts en entonnoirs dans les grands fonds, bouleverse les écosystèmes, selon l'Onu.

Le rapport ne cible aucun pays en particulier. Toutefois, selon des experts contactés, quatre pays sont en pointe dans la surexploitation marine: la Corée du sud qui dispose d'une flotte de pêche considérable, l'Espagne dont la pêche est subventionnée et s'exerce bien au-delà des eaux européennes, le Japon et la Russie.

"La pêche est actuellement l'un des activités les plus destructrices sur la planète", affirme un expert de l'Onu -et aussi l'une des plus anarchiques, favorisée par un manque d'informations, d'observations et de contrôle.

"L'absence de données solides, l'insuffisance d'observations des milieux océaniques et une mentalité du +pas vu, pas pris+ ont sans doute provoqué une plus grande dégradation de l'environnement que ce qui aurait été permis" sur les continents, indique le rapport de l'Onu.

Les changements climatiques, en bouleversant la circulation des grands courants et en perturbant les mécanismes de "purgation" des fonds marins, accélèrent la désorganisation générale.

Plusieurs variétés de plancton, l'une des bases de la chaîne alimentaire, sont menacées ainsi que les récifs coralliens où de nombreuses espèces trouvent leur nourriture.

L'absorption par les océans de quantités croissantes de CO2 --le dioxyde de carbone produit par l'activité humaine-- augmente les niveau d'acidité et inhibe ainsi la transformation du calcium dont les mollusques et les planctons calcaires ont besoin pour survivre. Huîtres, clams, moules et buccins sont les espèces les plus menacées.

Le rapport note par ailleurs que la pollution marine, d'origine terrestre à 80%, va en s'accélérant, particulièrement en Asie de l'est et du sud-est, où la croissance démographique renforce l'urbanisation côtière.

L'Onu met en garde contre l'impact cumulatif de ces phénomènes: "Si les pressions sur les zones de pêche ne sont pas réduites -notamment le chalutage de fond et la pollution-- l'impact peut devenir catastrophique, entraînant la disparition ou une forte réduction des réserves de pêche", indique le rapport.

"A la différence des pays du nord, des millions de gens dans les pays développés n'ont aucun choix pour leur nourriture quotidienne: ils mangent du poisson", notamment sur les côtes africaines, observe Nick Nuttal, porte-parole du Pnue.

Christian Nellemann, responsable de l'équipe qui a rédigé le rapport, appelle à une prise de conscience rapide des décideurs politiques. Plus tard sera trop tard: "Nous sommes confrontés à des signes de plus en plus alarmants montrant des changements dramatiques dans les océans. C'est comme un gros tanker auquel il faut faire opérer un demi-tour. Le succès dépend de notre capacité à agir vite", dit-il.

_________________

En ce moment des flottilles de pêcheurs professionnels traquent les bars (loups) sur leurs frayères
Le raréfaction des saumons Atlantique, particulier des plus gros, tiens aussi au taux de survie en mer dramatiquement bas (pêche professionnelle dont la minotière d'immatures mêlés à d'autres espèces et aussi raréfaction de leurs proies surpêchées.)
On voit de plus en plus de petits poissons (castillons) assez maigres (îles britanniques et Armorique...
S'il ne restait qu'un seul poisson vivent dans la mer, il se trouverait certainement un salopard pour le pêcher

Dernière modification par SPO: 24 fév 2008 - 22:34
_________________
On a les poissons qu'on mérite...

Et comme toujours le "salopard" désigné seras un misèreux qui a faim
_________________
La liberté n'a pas de prix !
Ecouter la truite plutôt que la tuer !
http://forum.modelisme.com/viewtopic.php?id=155985&p=1

SPO a écrit:

S'il ne restait qu'un seul poisson vivent dans la mer, il se trouverait certainement un salopard pour le pêcher

ben pas sur : j'ai lu une etude ou il disait qu'en fait les mers allaient bientot etre totatelement infestee de meduses qui sont les animaux les mieux adaptes au rechauffement climatique/pollution...
_________________
pétition contre les loisirs motorisés dans les espaces naturels:
http://mountainwilderness.org/petitionlmen

...et qui prolifèrent grâce à la place et la nourriture laissée par les poissons pêchés
Moins de poissons = moins de prédation et plus de plancton, les méduses sont tranquilles et ont le frigo plein pour un moment...

Citation :

A la différence des pays du nord, des millions de gens dans les pays développés n'ont aucun choix pour leur nourriture quotidienne: ils mangent du poisson", notamment sur les côtes africaines

j'ai vu, à la fin des années 80, depuis l'Atlantique (avion de la Marine nationale déployé à Dakar par la France) des quantités de pêcheurs russes et polonais, des flottilles entières, des centaines de bateaux côte à côte au large de la Mauritannie surtout et du Sénégal, monstrueux !
Ils n'avaient normalement pas le droit à moins de 3 miles mais ne s'en privaient pas !
On faisait des compte-rendus aux gouvernements de ces pays et on partait ensuite en mission conjointe avec leurs patrouilleurs. Nous les guidions par avion vers les contrevenants. Je ne sais pas si celà se fait encore.
_________________
On a les poissons qu'on mérite...

SPO, tu volais sur BREGUET ATLANTIQUE ?
_________________
ara i sempre

Parmi les articles « Arctualités » de Météo France, j'ai trouvé :
http://france.meteofrance.com/france/actu/actu?document_id=24463&portlet_id=71564

D'où une recherche « acidification » sur le forum pour voir si le sujet a déjà été abordé. Et je suis donc arrivé sur ce post !
Là, SPO tu nous dis :

Citation :

j'ai vu, à la fin des années 80, depuis l'Atlantique (avion de la Marine nationale déployé à Dakar par la France) des quantités de pêcheurs russes et polonais, des flottilles entières, des centaines de bateaux côte à côte au large de la Mauritannie surtout et du Sénégal, monstrueux !
Ils n'avaient normalement pas le droit à moins de 3 miles mais ne s'en privaient pas !
On faisait des compte-rendus aux gouvernements de ces pays et on partait ensuite en mission conjointe avec leurs patrouilleurs. Nous les guidions par avion vers les contrevenants. Je ne sais pas si celà se fait encore.

N'as-tu pas l'impression, avec le recul d'aujourd'hui, que c'était « pisser dans un violon ».
Car, apparemment, depuis cette époque (30 ans déjà !), rien n'a vraiment changé et la situation, pour les autochtones, est plus dramatique que jamais.
La faute à qui ? A nous, dans une certaine mesure ...
Mais aussi :
- Corruption locale généralisée.
- Valse des pavillons de complaisance.
- Raclage et destruction des fonds marins.
- Pêche non sélective et importants rejets.
- Transbordements, sur bateaux frigorifiques, des prises qui ne voient jamais le sol africain.
- Pollutions.
- Manque de moyens de surveillance.
Etc... etc...etc...

Et il n'y a pas que les poissons !

Citation :

Jusqu’à une période récente, le cymbium, communément appelé « yeet » n’était consommé qu’au Sénégal. Elément d’appoint dans la cuisine sénégalaise, il est utilisé comme condiment. Il donne notamment au plat de riz au poisson, le célèbre « thiébou dieune » son goût particulier. Depuis que ce produit fait l’objet d’une exportation vers les pays asiatiques, notamment la Chine, il se fait rare et commence à disparaître des plats sénégalais.

Une lueur d'espoir :
http://www.oceanium.org/fr/rubrique-60-nous-connaitre.html
Et cliquez, entre autres : "Sauvez les espèces menacées"

Jusqu'où notre inconscience, notre cupidité vont-elles nous mener ???
Que va-t-il se passer quand tant de bouches n'auront plus assez pour survivre ???
Et quand il n'y aura plus de pétrole ???
Etc... etc...etc...

Dernière modification par lub *: 19 déc 2010 - 11:55
_________________
... Si la cause est bonne, c'est de la persévérance ... Si la cause est mauvaise, c'est de l'obstination ...

Citation :

SPO, tu volais sur BREGUET ATLANTIQUE ?

a écrit Cigale.

Il n'est jamais trop tard...
La question date de... 2008



Cela m'est arrivé mais je n'étais pas PN (j'étais aux ops à l'EMIA DAKAR et je contrôlais ces missions).

Rien n'a changé ou pas grand chose. Je sais que le gouvernement sénégalais à l'époque avait infligé des sanctions à la Pologne dont les bateaux pêchaient à moins de 3 milles marins de la côte de nuit mais je n'ai jamais eu connaissance de sanction à l'égard des russes aux flottilles encore plus nombreuses avec navires usines monstrueux...

La fraie du bar approche (fevrier, mars) et dans les ports bretons, les pêchous se préparent à les traquer sur leurs frayères... Rien n'a changé

Dernière modification par SPO: 20 déc 2010 - 13:29
_________________
On a les poissons qu'on mérite...

entre ces tarés là et les éleveurs de porcs, la Bretagne est mal barrée
_________________
avec des bonnes godasses, tu passes!

SPO a écrit:

Citation :

A la différence des pays du nord, des millions de gens dans les pays développés n'ont aucun choix pour leur nourriture quotidienne: ils mangent du poisson", notamment sur les côtes africaines

j'ai vu, à la fin des années 80, depuis l'Atlantique (avion de la Marine nationale déployé à Dakar par la France) des quantités de pêcheurs russes et polonais, des flottilles entières, des centaines de bateaux côte à côte au large de la Mauritannie surtout et du Sénégal, monstrueux !
Ils n'avaient normalement pas le droit à moins de 3 miles mais ne s'en privaient pas !
On faisait des compte-rendus aux gouvernements de ces pays et on partait ensuite en mission conjointe avec leurs patrouilleurs. Nous les guidions par avion vers les contrevenants. Je ne sais pas si celà se fait encore.

La pêche intensive sur les bancs de Saint Pierre et Miquelon idem ce n'était pas des flottilles mais des flottes entières qui venaient faire du chalut pour la morue, puis il y a eu le moratoire à partir du moment ou les canadiens se sont rendu compte de la mise à sac des bancs. Sur les côtes africaines je suis certain que les bateaux asiatiques font le plein de poissons et autres bestioles sans se soucier des besoins de la population locale.
Certain pays qui ont les moyens de le faire utilise des satellites radar pour surveiller des zones de pêches ( ZEE des TAAF par exemple ) le tout couplé avec des moyens maritimes.
Voir les pirates de la Légines dans les mers australes .

Des contrôleurs de pêche sont embarqués parfois sur des unités de pêche mais ça reste assez rare.
Une formation a été faite à la Reunion en 2010.
SPo il devait y avoir les P2V7 Neptune ou plutôt c'etait la fin, les ATL 1 étaient largement plus fiables non !
Bonne soirée

Kerlit , j'ai évidemment connu et fait quelques vols à la 25F sur P2V7 Neptune lorsque j'étais à la BAN Lann Bihoué. Mais ils n'étaient plus déployés à Dakar depuis déjà pas mal de temps à la fin des années 1970.

Pour la pêche, il y a aussi les longs liners coréens, japonais et autres au Pacifique qui massacrent avec beaucoup de pertes les marlins et les thons de différentes espèces. Eux aussi sont réputés pour ne rien respecter et surtout pas les eaux territoriales qui garantissent la survie des petits pêcheurs locaux.

Pour une surveillance efficace et protéger ces ressources, il faut des moyens nautiques et aériens dont bien peu de nations disposent. A terre, de gigantesques entrepôts frigorifiques recueillent les prises et enrichissent quelques intermédiaires.
Là aussi, il semble qu'il n'y ait de pire aveugle que celui qui ne veut voir (les élus !) car certains s'en mettent plein les poches pendant que les petits pêcheurs locaux voient leurs ressources s'appauvrir (voir les actes de piraterie au large de l'ex Somalie).
_________________
On a les poissons qu'on mérite...

Quand il n'y aura plus de pétrole ...
Et quand il n'y aura plus de poisson ...

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/planete/20100518.OBS4106/d-ici-40-ans-tous-les-poissons-pourraient-avoir-disparu-des-oceans.html

De plus en plus pertinent :

Citation :

Quand le dernier arbre aura été abattu – Quand la dernière rivière aura été empoisonnée – Quand le dernier poisson aura été péché – Alors on saura que l’argent ne se mange pas. GERONIMO

Dernière modification par lub *: 21 déc 2010 - 08:31
_________________
... Si la cause est bonne, c'est de la persévérance ... Si la cause est mauvaise, c'est de l'obstination ...