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STATION DE SKI. ENTÉRINÉ PAR LE PRÉFET DE RÉGION, L'EXTENSION SUSCITE TOUJOURS DE VIVES DISCUSSIONS.

Mijanès : la polémique atteint les sommets

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Confédération Pyrénéenne du Tourisme
« Dramatiques ». Emmanuel Ménoni, chargé d'étude à l'Office national de la chasse et de la faune sauvage, qualifie ainsi les effets de l'extension de la station de Mijanes. Le projet prévoit l'implantation d'un téléski de 700 m en vue d'ouvrir 8 km de pistes supplémentaires. Mais le rapport de l'ONCFS sur les impacts écologiques est alarmant. Pour Emmanuel Ménoni, « les collectivités vont devoir assumer, en connaissance de cause, le fait de casser l'environnement ». Le grand tétras va subir une perte directe de son habitat. Ayant besoin de quiétude, il va abandonner son terrain aux bulldozers tout d'abord, puis aux skieurs. M. Ménoni précise : « les tétras adultes verront leur espérance de vie abaissée et ne seront plus remplacés ». Un verdict clair. « Le développement de la station va fragmenter la population et augmenter les risques d'extinction de l'espèce ».

Malgré ces prévisions, le projet a été entériné le 22 mars dernier par André Viau préfet de Région. Depuis, les appels d'offres ont été lancés. Les travaux devraient débuter en août et les aménagements être opérationnels pour la saison 2007-2008. Auguste Paychenq, président de la communauté de communes du Donezan, se réjouit : « Ce projet est un atout majeur qui va permettre le maintien d'une population permanente dans le Quérigut ».

L'élu de Carcanière croit aux retombées économiques à long terme. Tout comme Georges Vigneau, accompagnateur de montagne, qui travaille à la station. « Des emplois stables vont être créés en régie et au snack, deux contrats précaires seront transformés en CDI. Sans compter l'impact sur les commerces alentours et les hébergements ». Soutenir l'extension semble pour lui primordial car la permanence du poste de secours en dépend.

MOBILISATION LE 30 JUIN
Alors pourquoi le Comité écologique ariégeois s'associe-t-il au collectif Somport des Hauts Plateaux pour empêcher la création du téléski ? Ce sont les mesures compensatoires environnementales qui font polémique, même si Georges Vigneau évoque un « développement raisonné ». Le plan inclut la visualisation des câbles pour éviter les collisions avec les oiseaux, la mise en place de filets et de barrières pour diriger les skieurs hors de l'habitat du coq de bruyère et une adaptation du tracé des pistes au relief. Des mesures jugées insuffisantes par les collectifs écologiques.

La bataille entre pro et anti a commencé, une plainte a été déposée au tribunal administratif. Gilbert Chaubet, président du Comité écologique ariégeois entend lutter contre cette « absurdité ». Il prévoit une requête en référé dès le début des travaux. Le budget de 2,75 millions (lire ci-dessous) est lui aussi contesté. Les détracteurs brandiront leurs revendications le 30 juin lors d'un rassemblement pacifique à la station de Mijanès. Pour réfléchir au développement de loisirs à l'année et à un commerce écologiquement viable.

Les collectifs en appellent à la « raison citoyenne ».

Julie Azémar

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LE BUDGET PRÉVOIT UN SUBVENTIONNEMENT À HAUTEUR DE 70 %.

Un projet de 2,75 millions d'euros
Le coût du projet d'aménagement de la station est estimé à 2,75 millions d'euros. « Qui va payer ? », s'interrogent les comités de défense de l'environnement. Si l'on en croit les prévisions, ce budget est subventionné à 70 % par le conseil général, régional et les fonds nationaux. Un emprunt est en route qui sera remboursé grâce aux recettes de la station qui comme l'explique Georges Vigneau « vont augmenter considérablement avec 5 pistes supplémentaires ». 630 000 € sont alloués à la construction du téléski, 823 200 aux travaux effectués sur les pistes et 150 000 à la signalétique. La part des mesures compensatoires atteint 400 000 €. A noter, dans les frais, le suivi sur trois ans du comportement du grand tétras par des spécialistes pour étudier et quantifier les conséquences de ce bouleversement.