mezza a écrit:
merci de vos remarques les gars .
Mais il me semble que non seulement vous ne répondez pas tous précisément à une question qui est bien claire mais en plus...
Puisque j'ai lancé le sujet, je vais quand même y répondre pour moi:
oui, j'ai recherché des réponses dans ma pratique et dans mon rapport à la montagne et je continue toujours à espérer. Mais à mon grand désespoir elle n'a répondu et ne répond jamais à aucune !
Pire ! elle a surtout ajouté des questions qui ne m'étaient pas apparues jusque là.
( PS: au fait Lesach, c'est pas possible que ton avis s'en tienne à celà: c'est pas suffisant, merci de prolonger ta pensée ... sans entourloupe poétique ! )
Alors je reprends:
mezza a écrit:
il y a une question d'ordre existentiel [...] qui me hante
" La montagne vous apporte t elle UNE REPONSE ou ne fait elle que vous poser des QUESTIONS " ?
Je ne fais pas "t'entourloupe poétique" quand je te donne une réponse(même si j'aime bien cette expression).
Si tu ne veux pas de poésie alors je te dirais en bon cartésien (dont je peux un instant revetir l'habit) que "la montagne appartient au monde de la
res extensa" et qu'elle ne te pose aucune question, pas plus qu'elle ne t'apporte des réponses! Que ce questions ou ces réponses ne sont que les "affects" (ou que les affections) que ton esprit projette sur elle...
En ce sens, vouloir considérer la montagne comme "un autre moi même" (ou un interlocuteur) pourra être considéré comme une forme "d'antropomorphisme naturaliste" dangereux parce qu'il substitue la nature à l'homme. C'est notamment cette perspective qui conduit je crois A. Léopold un des grands militants de "l'écologie radicale" à vouloir "
penser comme une montagne"...
Voilà, mezza une réponse rationaliste. Mais sans doute comme toi elle ne me plait pas beaucoup.
Alors on peut enfaire une autre.
L'esprit rationnaliste ainsi que l'a si bien montré Bachelard ardent défenseur de la
rationnalité scientifique a besoin du poetique pour s'ouvrir vers une vérité qu'il ne peut énoncer. C'est ce qu'Heidegger disait quant il prenait l'exemple d'une craie en remarquant qu'on peut la casser, la diviser en poussière, la regarder au microscope, on ne connaitra jamais l'expérience ou le sens de la craie (celle par exemple qui se frotte sur un tableau noir de son banc d'école un soir d'hiver et dont on entend encore le rythme 20 ans plus tard).
Autrement dit,
le discours le plus logique fut-il, a besoin d'être éclairé par le
discours poétique.
C'est pourquoi j'aime bien ton expression "d'entourloupe poetique". Elle me permet de saisir, à la suite de Bachelard, dans
les reveries de la volonté et du repos, que la montagne suscite en nous une double rêverie;celle qui est un mobile de notre agir (et que nous traversons, contre laquelle nous luttons, que nous avons envie de découvrir, de gravir) et celle qui est au contraire l'espace refuge du repos (que nous trouvons assis sur le bord de la rivière, contre une paroi de rocher, ou nous nous sentons à l'abri).
Bref, la montagne en chacun de nous reveille des images honiriques du "contre" ou de l'agir et du "dans" ou du repos.
Moi pour finir (si je devais parler de moi), je prefère le "Coté Repos" de la Force !
Mezza, j'espère ne pas t'avoir fait t'entourloupe cette fois ci. Et pardon si j'ai été un peu long!!!
Dernière modification par lesach: 18 mai 2006 - 16:49_________________
"Des farios, du Toc, des Torrents", fred chargé de com.