Le petit Poisson et le Pêcheur

Petit poisson deviendra grand,
Pourvu que Dieu lui prête vie;
Mais le lâcher en attendant,
Je tiens pour moi que c'est folie:
Car de le rattraper il n'est pas trop certain.

Un carpeau, qui n'était encore que fretin,
Fut pris par un pêcheur au bord d'une rivière.
« Tout fait nombre, dit l'homme en voyant son butin;
Voilà commencement de chère et de festin:
Mettons-le en notre gibecière. »
Le pauvre carpillon lui dit en sa manière :
« Que ferez-vous de moi? je ne saurais fournir
Au plus qu'une demi-bouchée.
Laissez-moi carpe devenir :
Je serai par vous repêchée;
Quelque gros partisan m'achètera bien cher:
Au lieu qu'il vous en faut chercher
Peut-être encor cent de ma taille
Pour faire un plat: quel plat? croyez-moi, rien qui vaille.
- Rien qui vaille? Eh bien! soit, repartit le pêcheur:
Poisson, mon bel ami, qui faites le prêcheur,
Vous irez dans la poêle; et vous avez beau dire,
Dès ce soir on vous fera frire. »

Un Tiens vaut, ce dit-on, mieux que deux tu l'auras :
L'un est sûr, l'autre ne l'est pas.

Jean de La Fontaine,





Dernière modification par Chris09: 10 avr 2006 - 13:17

je ne savais pas que la fameuse expression "un tien ..." venait de cette fable.
Je n'aurais pas perdu ma journée.
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" si tu diffères de moi, loin de me léser, tu m'augmentes "

Nous sommes deux mezza

je ne connaissais pas la fable à l'origine

merci chris
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"Des farios, du Toc, des Torrents", fred chargé de com.

Dans le même registre, et du même auteur, il y a le héron. La connaissiez vous ?

Un jour, sur ses longs pieds, allait je ne sais où,
Le Héron au long bec emmanché d'un long cou.
Il côtoyait une rivière.
L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours ;
Ma commère la carpe y faisait mille tours
Avec le brochet son compère.
Le Héron en eût fait aisément son profit :
Tous approchaient du bord, l'oiseau n'avait qu'à prendre ;
Mais il crut mieux faire d'attendre
Qu'il eût un peu plus d'appétit.
Il vivait de régime, et mangeait à ses heures.
Après quelques moments l'appétit vint : l'oiseau
S'approchant du bord vit sur l'eau
Des Tanches qui sortaient du fond de ces demeures.
Le mets ne lui plut pas ; il s'attendait à mieux
Et montrait un goût dédaigneux
Comme le rat du bon Horace.
Moi des Tanches ? dit-il, moi Héron que je fasse
Une si pauvre chère ? Et pour qui me prend-on ?
La Tanche rebutée il trouva du goujon.
Du goujon ! C’est bien là le dîner d'un Héron !
J'ouvrirais pour si peu le bec ! Aux Dieux ne plaise !
Il l'ouvrit pour bien moins : tout alla de façon
Qu'il ne vit plus aucun poisson.
La faim le prit, il fut tout heureux et tout aise
De rencontrer un limaçon.
Ne soyons pas si difficiles :
Les plus accommodants ce sont les plus habiles :
On hasarde de perdre en voulant trop gagner.
Gardez-vous de rien dédaigner.
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Jeff
Dame fario : Si tu ne finis pas dans les temps, tu finiras dans le lac.

A dire vrai, je me rappelais du nom, du croquis dessiné à coté, mais pas du contenu.

Les hérons de la fontaine ne sont vraissemblablement les cendrés que nous avons sur le gave!

Sympa ce rendez vous poesie...
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"Des farios, du Toc, des Torrents", fred chargé de com.

celle du héron, ma grand mère me la disait souvent : j'adore les trois premiers vers pour leur sonorité.

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" si tu diffères de moi, loin de me léser, tu m'augmentes "

Les poissons avaient beaucoup de chance à l'époque, aujourd'hui, le cormoran aurait tout bouffer
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On a les poissons qu'on mérite...

Putain !!!
C'est le retour sur les bancs de la communale
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Pyrenepeche

C'est vrai çà!!!!!!!!!

Mais c'est aussi là que l'on a appris beaucoup,

C'est là, que j'attendais le lundi et le mardi pour la matinée du mercredi entre deux récitations pour partir pour l'aventure matinale du petit pecheur au bouchon Et il fallait se lever tôt! Et j'y arrivais mieux que tous les jours de la semaine, pour un piètre résultat...

Aujourd'hui ce sont ce grands souvenirs...J'en profite pour dire un gros merci à tous ceux qui encadrent les enfants pour leurs reveils à la vie.

Je crois qu'on leur doit tous quelque chose de fort.

Dernière modification par lesach: 12 avr 2006 - 09:05
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"Des farios, du Toc, des Torrents", fred chargé de com.

c'est clair !

former nos chères petites tetes blondes est un travail de base qui garantie notre avenir !


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de toutes façons, de cette vie là, on n en sortira pas vivant, alors en attendant, profitons en ..( t inquiète lazare )

blondes ?

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"Des farios, du Toc, des Torrents", fred chargé de com.

fred09 a écrit:

c'est clair !
former nos chères petites tetes blondes est un travail de base qui garantie notre avenir !
:merci:

Ouais fred, mais ça va être dur, très dur ! A moins d'avoir de la teinture...
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Jeff
Dame fario : Si tu ne finis pas dans les temps, tu finiras dans le lac.

pinaise c est des rudes ici !!

te le dis, sont ingérables ces mecs pfuuuuuuuuuu on se régale quand meme z etes trop conssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssss !!
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de toutes façons, de cette vie là, on n en sortira pas vivant, alors en attendant, profitons en ..( t inquiète lazare )

Ne pas oublier que les hérons, à l'époque, on les bouffait
Ils étaient même servis parfois à la table royale.
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On a les poissons qu'on mérite...

mdr !! on etait sur un sujet poesie au depart non ?...

soubsouscarl a écrit:

mdr !! on etait sur un sujet poesie au depart non ?...

Oui mais chacun son style Soub !!

j entend bien...

allé, pour recentrer le sujet, quelques vers sympas en ce mardi matin de reprise :

" Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens. "

Beaudelaire

SVP: Pour la rencontre de ce week end à Estain, vous apprendrez ce poème et en dégagerez les idées principales. Vous montrerez notamment les relations d'analogie entre les sens («Les parfums, les couleurs et les sons se répondent») et le monde sensible, un au-delà que seule la poésie permet d'entrevoir. Les premières sont appelées correspondances horizontales, les secondes correspondances verticales.
Miam, tout un programme.

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" si tu diffères de moi, loin de me léser, tu m'augmentes "

promis ! apres l'apéro on en reparlera !!!
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JOS65