Bonsoir,
la méthode donnée par éric (nageoire dorsale) est indicative, mais non fiable à 100%.
En effet, si un alevin se casse un rayon de la dorsale il le gardera toute sa vie.
Mais cela peut très bien se passer aussi dans le milieu naturel, contre une roche, un mur, un pied de pont, ou un bagarre avec une autre truite pour la gagne d'un joli repaire...
Il se peut aussi qu'un alevin de pisciculture ne se brise pas pas le 1er rayon de la dorsale contre un bac, ce qui est toutefois assez rare.
Reconnaître une truite de pisciculture à une née en rivière peut-être très facile, dans plusieurs cas, mais aussi très difficile, dans d'autres cas.
1er. Facile. -Points rouges alors que la souche présente n'en a pas.
-Nageoires pectorales rongées ou atrophiées.
-Tête minuscule par rapport au corps.
-bouche moins fendue. (aspect d'agressivité diminué)
-Sa physionomie générale. Si elle est grassouillette à l'ouverture, c'est une lâchée qui n'a pas frayé.
-L'endroit où elle a mordu. Les plus beaux repaires et postes de chasse sont toujours occupés par les sauvages, qui expulsent systématiquement les autres. Autre exemple, une truite prise en plein courant à l'ouverture est presque obligatoirement une lâchée. Même les petites sont planquées.
-Une fois ferrée, une sauvage se dirigera d'abord (si vous la laissez faire) toujours vers son repaire, car elle le connaît par cœur, c'est là qu'elle est en sécurité, et comme ce repaire est souvent encombré (ronces, branches, racines, ect) c'est la casse. Une lâchée partira dans tous les sens, tout simplement car elle n'a pas de "chez elle". Son appartement est partout et nulle part.
-En lac ça ne trompe pas. Les sauvages sont très souvent dans les arrivées d'eau, ou déversoir. En effet, que voulez-vous qu'elle mange au milieu du lac par 20m de fond, profondeur difficilement supportable pour elle, alors que blottie derrière un caillou, elle attend tranquillement que le courant lui apporte le graillou. Une fario n'est pas une tanche! Les autres ont un comportement erratique.
Ces indices peuvent nous permettre parfois de voir la différence, lorsque sauvage et lâchées cohabitent.
2èm. Difficile. Lorsque l'on ne connaît pas la souche, et que tout (nageoires, profil, défense) semble porter à croire qu'il s'agit d'une sauvage, pas évident du tout... pas évident à cause du mimétisme dont nous avons déjà parlé. Il est aussi possible que notre prise soit née sur le lieu, mais ne soit pas de souche, ou hybride...
Car il est des truites comme des humains. Certaines s'adaptent mieux dans leur nouveau milieu que d'autres...
Prenons l'exemple de la "fario soub".
Véritable sauvage née dans le ruisseau, supporte très mal les arcs de kermesse, fuit à toutes nageoires à la moindre mouche suspecte, déteste les accents pointus. Ne mordra jamais à un gros lombric par eaux basses en période d’étiage… Ne sortira de son repaire du Donezan que si elle est sure de son coup ! La fario soub à raison ! C’est la nature !
Prenons maintenant la « fario parisienne »,
véritable mélange de culture, de nourriture, elle est née partout et nulle part, elle va faire son marché aux bons granulés du pisciculteur commerçant. Habituée au métro et aux bassines, elle vit en société sans difficulté, comme la sardine.
Elle adore le bruit et se regrouper en bancs, tout comme l’anchois.
Peu méfiante car intoxiquée à la base, la « fario parisienne » n’est pas si bête… Car l’été c’est une espèce migratrice venant s’oxygéner dans les Pyrénées sous les conseils de son médecin de la fédé.
Mais dans l’eau son comportement n’est pas le même que la "fario soub".
Sa robe est pale, la baille est fraîche, et des fois il y a du courant ! Le macdo n’est plus là, elle est perdue, alors elle demande aux autres qui se marrent !
Je vous ai assez saoulé comme ça… Mais je vais vous faire une confidence, amis amoureux des Pyrénées et de la pêche. La dernière méthode dont je vous ai fait part, bien que non scientifique, est la meilleure ! C’est LA qu’est la différence !
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Jeff
Dame fario : Si tu ne finis pas dans les temps, tu finiras dans le lac.