Voici à titre d'info l'article que j'avais rédigé pour la presse locale (Télégramme de Brest et Ouest France), il y a quelques années.
J'avais repris une très ancienne publication de mon président que j'avais remise à jour en vue de relancer le bénévolat.
Je commet en connaissance de cause deux hors sujets puisque j'évoque la Bretagne et que le sujet est bien les coins de pêche et non l'entretien des rives.
Sur ce sujet, après une phase où on coupait avec des objectifs fixés en commission (de quoi se taper sur le ventre ! les pêcheurs sont trop cons et il faut une douzaines d'ingénieurs et techniciens pour fixer ce qui doit être fait et comment... je ne vous parle pas des coûts... Pour ma modeste AAPPMA, c'est 0,90 du mètre linéaire depuis cette année. 0,80 jusqu'à l'année dernière.
Après d'âpres discussions, nous avons obtenu un supplément de 1 000 euros par embâcle pour un maximum de 10 embâcles par an... On en traite 20 à 30... Ici un saule peut pousser d'un mètre cinquante par an... Chaque tempête couche de 2 à 20 arbres dans le lit du petit fleuve. Il doit en être à peu près de même au moins du côté Ouest des Pyrénées.
Depuis quelques années, comme il n'y a plus d'argent, le terme à utiliser est devenu "bois en rivière" (dixit l'ONEMA relayé par le syndicat de bassin) à la place d'embâcle
Il est exact que le bois en rivière abrite pas mal d'insectes et de poissons mais cela n'a rien à voir avec un embâcle qui encombre le lit, bloque la circulation de l'eau..
Voici le petit historique (projet pour la presse locale) :
"Entretien et restauration des cours d’eau : historique succinct
Suggestion de titre : Entretien des rivières, le bénévolat de plus en plus important !
Au début du XXè siècle :
Les fonds de vallée étaient quasiment jardinés en raison de la présence de nombreux moulins, de la valeur économique du bois de chauffage et de la présence d’une main d’œuvre abondante et bon marché. Rien que sur le bassin versant de l’Elorn, on comptait 180 moulins en activité à la fin du XIXè siècle.
1950 à 1969 :
Les années de l’abandon : l’évolution de l’agriculture et l’adoption de nouveaux moyens de chauffage ainsi que la disparition progressive des moulins ont favorisé l’abandon des fonds de vallées.
Le réseau hydrographique de la Bretagne constitué souvent de petites rivières à salmonidés est littéralement enseveli sous la végétation. Le lit mineur de l’Elorn est parfois obstrué par des massifs de saules qui ont pris racines. La présence d’embâcles favorise l’envasement des fonds qui prive truites et saumons de leurs frayères naturelles constituées d’un lit de cailloux. Les berges sont par endroit fortement érodées. La rupture d’embâcles constitue aussi un danger pour les riverains.
1969, le renouveau :
L’APPSB (association pour la protection des salmonidés en Bretagne) devenue aujourd’hui « Eau et Rivières de Bretagne » naît cette année là à Carhaix. Dès 1971, les premiers chantiers sur l’Elorn et sur le Scorff notamment mobilisent des centaines de bénévoles dans le cadre de grands chantiers baptisés « Rivières propres » qui se tiennent aux quatre coins de Bretagne.
1982, les premiers salariés :
Les deux premiers « cantonniers de rivière » sont recrutés en 1982 par l’AAPPMA de l’Elorn. Ils sont quatre en 1986.
Leur nombre s’élèvera à neuf au plus fort du dispositif « emplois jeunes » au début des années 2000. Deux contrats entretien restauration (CRE) ont couvert la période de 2000 à 2008. Le syndicat de l’Elorn, le conseil général et l’agence de l’eau Loire Bretagne étaient les partenaires financiers des CRE qui imposent des priorités et des objectifs : piscicole, hydraulique, de qualité (préservation des zones humides), halieutique ou paysager. Chaque année, entre salariés et bénévoles, au moins 60 km de berges sont entretenues ou restaurées.
Fin 2008 : CRE (contrat entretien restauration) prolongés mais revus à la baisse vers les CTVMA (Contrats Territoriaux Volet Milieux Aquatiques)
Le désengagement de l’agence de l’eau Loire Bretagne provoque l’arrêt des CRE et en conséquence une menace directe pour l’emploi des derniers salariés de l’AAPPMA. Depuis l’année 2009, le syndicat de l’Elorn a prolongé le dispositif mais les fortes baisses successives de budget alloué à l‘entretien des cours d’eau ont affecté les emplois. L’AAPPMA ne dispose donc plus que de deux salariés. « Une erreur stratégique énorme car aucune entreprise ne pourra mieux que l’AAPPMA assurer pour un coût aussi bas pour la collectivité l’entretien des berges du bassin versant de l’Elorn et une veille environnementale sûre. L’Elorn est fréquentée chaque année par 1000 pêcheurs dont environ 250 touristes » assure le secrétaire de l’association Gérard Sponnagel qui poursuit : « En attendant, les chantiers de bénévoles voient leur importance croître. En plus du grand chantier d’été qui vient de se tenir, ils se tiennent chaque samedi et dimanche matin ainsi que le mardi après-midi. Pour le secteur de Landivisiau, les chantiers du samedi démarreront à nouveau fin septembre. »
En attendant, des secteurs se ferment, l'ensoleillement des fonds diminue avec pour conséquence une perte de la productivité naturelle des cours d'eau et les bénévoles travaillent, toujours les mêmes, une douzaine le samedi, une quinzaine le dimanche et entre six et dix le mardi.
Dernière modification par SPO: 29 aou 2017 - 17:24