Bonjour
Je suis pêcheur membre du GPS 66 du Soler et j'ai pris le temps de consulter votre site Internet, à la recherche d'informations sur le Tech et son éco-système.
Le SIVU du Tech existe depuis 1994, soit déjà 11 années.
Ma pratique et mes observations sur le terrain m'ont amené à plusieurs réflexions, je suis notamment à la recherche de certaines informations ou certains contacts.
Vous me permettrez de reprendre certains points de votre site afin de pouvoir étayer plus facilement mes questions :
Devant le constat de dégradation généralisée des cours d'eau de la vallée du Tech, il est apparu nécessaire, aux acteurs locaux du bassin versant, d'engager une action concertée afin d'assurer leur restauration, leur préservation et leur entretien d’où la création du Syndicat Intercommunal de Gestion et d’Aménagement du Tech.
Cette démarche semble louable dans la mesure où une importante déprise agricole depuis plus de 50 ans, a profondément modifié notre environnement (voir ancienne cartes postales des abords du Tech)
Il semble après lecture de la programmation des travaux que l'essentiel s'est pour l'instant concrétisé autour de (je cite) :
Travaux d’Entretien et de Restauration de la Ripisylve du Tech
Vous abordez un point intéressant sur l'état du bassin hydrographique :
Le Tech subit un déséquilibre hydrologique(*) et hydrogéologique(*) important du fait des différentes sollicitations dont il a fait (ou continue de faire) l'objet.
Les prélèvements d'eau pour l'irrigation réduisent très fortement les débits d'étiage(*) du Tech, qui de l'ordre de 1,4 m3/s en débit moyen mensuel de fréquence 5 ans à Amélie les Bains, passent à 1 m3/s à l'aval de la prise d'eau du Canal de Céret puis à 0,8 m3/s au niveau d'Elne.
L'activité hydroélectrique(*) est également responsable de nuisances particulièrement dommageables pour la faune aquatique. En effet, les portions court-circuitées par les prises d'eau des micro-centrales représentent plus de 16 kilomètres de cours d'eau soit près de 20 % du linéaire total du Tech. Les débits réservés(*) sont le plus souvent trop faibles pour assurer le maintien de la vie piscicole et cela plus particulièrement en périodes d'étiage déjà prononcées sur la vallée.
Il convient donc de reconsidérer les modalités de fonctionnement de ces microcentrales dans le cadre des renouvellements de concessions.
Le Syndicat a d'ores et déjà été sollicité en 1999 pour le dossier d'intention en vue du renouvellement de la concession de l'usine hydroélectrique EDF de la LLAU sur la Coumelade, les débits réservés ont été légèrement relevés.
Je constate depuis plusieurs années, une aggravation importante en période d'étiage, mais également à cette époque, alors que la vie piscicole doit redémarrer, du niveau des eaux en tous points du bassin.
Il manque actuellement plus d'un mètre de niveau par exemple au niveau du Pas du Loup sur le Tech. Les courants et l'oxygénation du lit du fleuve s'en ressentent et par là même la qualité de l'eau et l'état de la faune aquatique.
Je souhaiterais savoir si des études avancées sur ces points ont été effectuées, concernant les raisons et les conséquences, les moyens et les solutions.
Vous parlez des espèces non-endémiques, notamment le buddeia et la renouée du Japon :
On observe par ailleurs, sur les espaces ouverts des lits mineur et moyen(*) sans ripisyvle, la prolifération du buddleia, de la renouée du Japon, de la canne de Provence, de la balsamine ou encore de la jussie, espèces importées envahissantes(*), qui tendent à constituer des peuplements monospécifiques(*). Cet aspect sera à prendre en compte pour la conception des opérations de restauration à venir.
J'ai pu constater par moi-même que certaines de ces espéces se développent et prolifèrent, également sur des lits mineur et moyens AVEC ripisylve, je pense notamment à titre d'exemple parmi d'autres, de la vallée du Riu Ferrer, affluent important du Tech en amont d'Arles sur Tech, où se développe la renouée du japon de façon extraordinairement inquiétante.
Dans ces cas, quelles études ont été effectuées, connait-on l'origine des ces proliférations et comment ont-elles été importées ?
Quelles actions ont été envisagées ? Car sans solutionner la cause, les actions risquent d'être inutiles ou insignifiantes.
Vous parlez des décharges et autres pollutions :
Un autre problème important est lié aux dépôts sauvages et aux décharges non autorisées (4 sur la vallées) , généralement situées en bordure de lit mineur et générant des risques élevés pour la ressource en eau
Comment signaler un dépôt sauvage ou une décharge ponctuelle ? J'ai pu rencontrer à plusieurs reprises des lieux pollués sur la vallée, dès à présent je suis équipé d'un appareil photographique, j'effectue mes notes et relevés et souhaiterais signaler ces problèmes mais je ne sais pas à qui m'adresser.
Dans le cadre de pollution, il est aussi important semble-t-il de noter qu'il nous arrive très souvent à nous pêcheurs, et pratiquant l'eau par toutes saisons, de constater des comportements inacceptables :
- baignades en période d'étiage dans des eaux déjà suffisamment mis à mal
- réalisation de barrages artificiels propre à perturber le libre écoulement de l'eau, "stupidité" qui entraîne bien souvent une baisse d'oxygénation des eaux avals et l'asphyxie de la faune aquatique
- pratique du canyoning dans des secteurs interdits (POURQUOI il n'existe pas une réglementation sur ce sujet, nous pêcheurs payons différentes taxes et possédons un permis qui nous autorise à la pratique de la pêche dans certaines conditions, à certaines heures et certaines périodes de l'année, en contre-partie d'autres usagers possèdent de véritables passe-droits non-dit)
Toujours dans le cadre de pollution, et vous comprendrez mon raisonnement, plus précisemment de pollution et de mise en péril du milieu piscicole.
Nous avons effectivement un atout important dans le bassin hydrographique du Tech, j'ai bien noté vos efforts sur la restauration du milieu, et la prévention.
J'ai également bien noté vos efforts de communication.
Je constate en revanche, certains détails, que je tiens à évoquer et à porter à votre connaissance :
La présence de plus en plus notoire, jusqu'à un niveau important sur le fleuve d'espèces non-endémiques, prédatrices et destructrices, je pense notamment au CORMORAN, localisable jusqu'à Amélie les Bains et peut-être plus haut. Comment et pourquoi cet oiseau marin se trouve présent en Vallespir à ce niveau ?
Le phénomène est constaté également sur les vallées de la Têt et de l'Agly. Tous les pêcheurs s'en plaignent, aucune information, ni mesure ne semble prendre en compte ce phénomène aussi inquiétant que la prolifération des espèces végétales importées.
La prolifération du héron jusque dans des affluents très petits du Tech et à des altitudes où l'on ne l'a jamais trouvé. Encore un prédateur important pour la faune piscicole.
Toujours dans le cadre de la pollution, il existe une attitude bien souvent incomprise par la plupart des pêcheurs : les lâchers de truites d'élevage adultes issues de souches non autochtones et non reproductibles notamment la truite arc en ciel.
Pourquoi il n'existe pas de plan paralèlle de réhabilitation des populations originelles de salmonidés présents dans le bassin ?
Nous avons un capital écologique piscicole qui est en voie de disparition et il faudra des années pour le rétablir.
Pourquoi le SIVU du Tech ne développe-t-il pas ce volet en partenariat avec les administrations et associations concernées ?
Nous comprenons majoritairement, le besoin de certains, de pouvoir pêcher de façon accessible, la présence de plan d'eau ou de bassin de loisirs se développe dans ce sens et pour ces raisons.
Cette méthode est plus en conformité avec le respect de notre environnement puisque ces eaux sont closes pour la plupart.
Pourquoi en amont de ces possibilités, il n'existe pas de contrôle réel sur le bassin sur le respect des règles : gardes pêches, braconnages, empoisonnement volontaire de l'eau ?
Le SIVU du Tech ne pourrait-il pas envisager dans le cadre développement ces aspects ou être le coordonnateur, le fédérateur des ces intérêts ?
Nous sommes fervent défendeurs au sein du GPS 66 du Soler de notions de respects et de protection des salmonidés, de la pratique de la pêche "no-kill" dans un respect profond de notre environnement.
Certaines AAPP l'ont compris et développent ces aspects comme à Amélie ou à
Prats (création de parcours no-kill).
Le SIVU du Tech envisage-t-il de développer ces aspects sur l'angle préservation et restauration ?
Je vous remercie de votre attention et espère des réponses à nombre de mes interrogations qui sont aussi celles de confrères.
Cordialement
Fabien
Pour information :
Cette lettre sera diffusée sur le site
https://www.lacsdespyrenees.com/forum/voirforum.php, ainsi qu'auprès du GPS 66
Je contacterais également la Fédération de Pêche des PO au sujet de certaines informations demandées.