Ces hypothèses rejoignent les résultats de Thorpe (1972) sur le Loch Level, d'après lesquels les truites fario migrent à des tailles variant entre 5 et 20 cm, selon qu'elles ont séjourné un ou deux ans dans le ruisseau qui fait fonction de nursery. Il serait souhaitable d'effectuer des analyses lectrophorétiques afin de déterminer s'il existe des différences génétiques entre la population du tributaire et celle du lac. C'est en effet par cette méthode qu'Allendorf et al. (1976) démontrent la présence de deux populations de S. fario séparées génétiquement dans le lac Bunners Joarna.
Ces observations concernent les sujets sauvages ou introduits très jeunes (alevins vésiculés). Des poissons provenant de pisciculture et déversés à plus grande taille, éventuellement la taille légale de capture, amènent à maturité les produits génitaux mais ne semblent pas susceptibles d'activité sexuelle complète. En effet, leur présence sur les frayères est exceptionnelle et leur agressivité est inférieure à celle des sujets sauvages.
En rivière, Abad (1982) met en évidence, par des marquages systématiques de tous les poissons présents, dans un bief riche en frayères avant le début de la reproduction, la disparition de certains d'entre eux par migration de reproduction. Ces poissons absents en saison de reproduction sont retrouvés plus tard. Ceci comme 26% du cheptel marqué au début de l'étude.
Les poissons introduits dans le milieu à 1 ou 2 ans (âge légal de capture),
parviennent à la puberté mais ne semblent pas se reproduire pour les mêmes raisons qu'au
lac de Suyen.