Rideau ! - ... echosmouche plie les gaules
24 octobre 2006, par Jérôme Philipon
La partie de pêche est belle et bien terminée pour tous les lecteurs d’echosmouche. Sans vous en apercevoir, vous venez d’abolir ce qui était votre plus beau privilège : une tribune d’expression libre , indépendante, gratuite et accessible à tous via le Web.
Vous aviez à votre disposition une lettre mensuelle d’une qualité exceptionnelle. Trop peu de moucheurs ont su s’emparer d’une si belle occasion pour tenter de faire bouger les choses. Vous vous êtes contenté, pour la plupart d’entre vous, d’en profiter sans jamais y participer, sans jamais vous poser la moindre question quant à savoir ce que vous pourriez apporter au dé
bat qui vous était proposé : un gâchis de première !
L’amerturme de ce triste jour d’automne ne saurait gâcher un fantastique succès. echosmouche était né d’un pari communautaire ambitieux, celui que les moucheurs français se prendraient pour une fois par la main et useraient de leur plume pour faire vivre et partager leur passion.
Ce pari aura été, néanmoins , mille fois gagné. Plus de six ans de parution d’une lettre mensuelle avec un contenu solide et une maquette dont un magasine payant n’aurait pas eu à rougir. Jusqu’à plus de 60.000 visiteurs par mois, plus d’un million de pages lues chaque année depuis 3 ans (dont environ 2.500 000 à la fin de l’année) et une base de données en ligne riche de près d’un millier d’articles. Ces quelques chiffres qui peuvent donner le tournis, parlent d’eux-mêmes et témoignent d’un travail remarquable, sans précédent, réalisé entièrement ... par des bénévoles.
echosmouche, bien que voguant de succès en succès, s’en va comme il était venu. Que s’est il donc passé ?
Plus d’un passionné s’est épuisé dans l’effort et au final, ici comme ailleurs ; le temps au sens propre comme au figuré est venu à bout des plus motivés. Cet esprit communautaire - en tout cas en France - fait surtout figure de sens unique. Une minorité trime sans compter tandis que dans l’ombre une majorité siphonne en toute impunité.
Au delà d’un petit noyau dur d’auteurs récurrents, trop peu de contributions de nouveaux venus. C’est consternant mais vous vous êtes comportés en consommateurs : « c’est bien, c’est gratuit, j’en profite tant que cela dure ». Eh bien, aujourd’hui, c’est fini ! Trop peu d’entre vous ont eu le courage ou la vision suffisante pour apporter leur pierre à l’édifice malgré des appels répétés. Ce n’est pas faute d’avoir mis tout en oeuvre - dont un concours incitatif - pour vous y encourager. Les illusions ayant laissé place à la déception, il était temps de sonner le dernier acte.
Pendant ces longues années, Jean-Claude Girard aura
porté à bout de bras et jusqu’au bout ce formidable projet. Il lui revient de droit d’y mettre un terme. Le bruit de l’eau va désormais remplacer celui du clavier d’ordinateur. Un juste retour des choses puisque tout avait commencé, simplement, par l’ irrésistible envie d’aller à la pêche.
Chapeau bas Jean-Claude pour avoir mené à bien une si belle aventure , pour nous avoir fait rêver pendant toutes ces années ! Un grand, un énorme merci pour avoir su autant partager sans jamais compter.